Quelque part entre les eaux jonchées d’épaves et les forêts dévastées par le feu du comté de Kent, Prendre racine invoque des événements et des êtres relégués à l’oubli en relevant les traces discrètes qu’ils ont laissées.
Se bâtit ainsi un récit où recherches archivistiques, bribes d’histoire naturelle, chronique familiale et observations sur le travail de conservation de l’environnement s’entremêlent telle une dentelle sauvage.
Dansant sur la délicate frontière entre réalité et fiction, les fragments poétiques cartographient les mille chemins de l’appartenance.
Je rêve de grands espaces verdoyants dans lesquels nos enfants pourront errer, de vastes canopées où pourront nicher les oiseaux. Des cèdres, des chênes, de gros pins blancs droits comme des mâts de bateau; des merisiers à l’écorce dorée, des cormiers chargés de fruits; une pluralité forestière pour tenir tête aux monocultures de notre époque. Et pourquoi pas des oliviers, des yuccas, des baobabs majestueux.
Et parmi tous ces troncs, mon nom comme une forêt à côté des vôtres.