Par un soir ordinaire au Zigs, le bar gai de Sudbury, un jeune queer en manque de communauté vit un périple initiatique hors du commun. Sous les auspices de Sainte Poésie, esprit protecteur du cratère, la faune colorée des lieux lui présente son monde magique en le conviant à visiter des univers éclectiques et absurdes. Sauront-iels le convaincre d’en faire partie ou bien le perdront-iels au profit de la grande ville?
Première pièce d’Alex Tétreault, une figure émergente du théâtre sudburois, Nickel City Fifs déforme et pervertit la culture franco-ontarienne pour la queerifier, pour réimaginer son histoire. Dans une atmosphère à la fois campy, irrévérencieuse, vulgaire et revendicatrice, où la chanson à répondre rencontre l’art du drag, où l’odeur de la tarte au sucre se mêle à celle du cuir, et où Dalpé côtoie Etheridge, son épopée sudburoise est une lettre d’amour aux communautés queer et francophone de la région.
TRISTAN, qui se parle à voix haute
Criss chu pas bein. Quessé j’fais icitte? J’ai aucune criss d’idée de quessé j’fais… Quoi si j’vois quelqu’un que j’connais? Quoi si j’me fais complimenter? What if chu pas assez faggy? Esti. Shit. Fuck this shit, I’m out!
SAINTE POÉSIE
Aww! Y’a l’air perdu pis pitoyable en criss, notre petit Tristan! C’est clair qu’il a besoin de mon aide. (Aux comédienNEs) Tout le monde, prenez vos positions! (Les comédienNEs retirent les draps, révélant la scène du bar) Karen, porte! Lee, bar! Austin, coat check! (Les trois répondent avec un «Got it!») Fuckez pas la sauce c’te fois-citte, mes ostiEs! I’m not losing another one!