Les poèmes d’En d’sous d’la langue incarnent une révolte contre tout le poids qui pèse sur la langue française et les identités francophones, et un refus des exclusions et des obligations qui s’y rattachent. Portés par le français de la vie ordinaire, ils revendiquent l’impermanence des identités, observent et commentent les conséquences du colonialisme, et dénoncent les convenances propres à l’organisation sociale, politique et économique de la vie de banlieue.
Joyeusement vernaculaire, la poésie de Jérôme Melançon fait coïncider l’histoire des individus et celle des collectivités, et invite à rêver d’autres possibles.
ma langue disparaît
mes langues épaississent
au bord d’une explosion
j’la teste du bout d’l’orteil
j’en ai pas b’soin mais c’est tentant en maudit
tout’ faire sauter
qu’enfin ça coule sans embâcles